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Aisha Timol, présidente du conseil d’administration...

22 July 2020

Vous êtes la nouvelle présidente du conseil d’administration de CIM Financial Services Limited. Ce faisant, vous êtes la première à occuper de telles fonctions dans le Top 10 des sociétés listées à la Bourse de Maurice. Est-ce une juste reconnaissance ?

L’année prochaine au mois de mai, je fêterai mes 40 années de carrière. Jeune économiste au ministère du Plan à mes débuts, je n’avais aucune idée de ce que la vie me réservera. J’étais la seule femme recrutée parmi un groupe de 11 personnes. Je me suis efforcée de prouver à mes employeurs de l’époque que je valais aussi bien que les 10 autres jeunes cadres hommes. Au sein de la fonction publique, avant de faire la transition vers le secteur privé en tant que chargée de cours à l’Université de Maurice, en recherchant toujours à assumer plus de responsabilités, mais dans les limites de mes compétences et aussi de m’instruire et me former là où cela faisait défaut. J’ai eu de la chance d’être très entourée et soutenue par ma famille et mes proches et de côtoyer des personnes bienveillantes dans mon entourage professionnel qui m’ont beaucoup appris. Je suis reconnaissante envers toutes ces personnes.

Est-ce un pas important en direction d’une meilleure représentativité féminine au sein des conseils d’administration ?

Cela fait quelques années déjà qu’un groupe de femmes ayant une expérience et un vécu du monde des affaires œuvre vers une plus grande émancipation de femmes plus jeunes, du middle ou top management, aspirant à se hisser dans la hiérarchie de leur entreprise et éventuellement se retrouver comme directeur exécutif au sein du conseil d’administration de leur propre entreprise ou en tant que directeur non exécutif dans les subsidiaires de la compagnie ou carrément au sein d’autres entreprises du privé comme du public.

Par exemple, au niveau du Mauritius Institute of Directors, un Women’s Directors Forum fut créé alors qu’un Women Mentoring Programme a été mis en place. Les lois ont aussi été récemment amendées pour exiger au moins une femme par conseil d’administration des compagnies d’État et organismes créés par acte de loi. Tout cela tend vers la bonne direction, mais reste largement insuffisant. 

Si l’exemple d’une femme présidente d’une compagnie cotée en Bourse aide à changer le regard des uns et des autres, vous m’en voyez ravie.

À ce jour, cette absence de représentativité est-elle due à un manque de compétences ou estce une mentalité qui commence à évoluer dans la bonne direction ?

Les compétences des femmes en milieu académique ou professionnel ne sont plus à prouver. Elles ont aussi intégré le monde du travail en plus grand nombre et à un échelon nettement supérieur. Par exemple, le monde de la finance compte plus de femmes que d’hommes. Mais là où le bât blesse, à mon avis, est sur deux fronts – d’une part, c’est la volonté, et d’autre part c’est la perception. Et les deux aussi bien du point de vue de la femme que des décideurs d’entreprise.

La femme professionnelle est très souvent confrontée à des choix difficiles à différentes étapes de sa vie – surtout d’ordre familial - qui lui impose des contraintes au niveau de sa disponibilité personnelle pour assumer des responsabilités additionnelles - autre que son travail de tous les jours. Et le décideur perçoit aussi les contraintes familiales de la femme comme une entrave possible à la bonne marche de son entreprise. D’où son hésitation ou sa réticence à la nommer à des postes de responsabilité.

Il est toujours jugé indécent pour une femme d'afficher ses ambitions.  Demander est perçu plutôt comme quémander. Elle hésite donc à le faire et reste à son détriment dans son coin – ni vu ni connu. Le networking se conjugue encore et toujours au masculin. Faute de temps disponible pour les femmes, d’une part et d’autre part, le désir de se retrouver entre ‘boys’ en dehors des heures du travail -au ‘bar’ ou sur le ‘golf course’. Réalité ou perception ?

Bref, avec l’évolution positive des mentalités au sein du couple, de la famille et de la société, la femme devrait pouvoir mieux communiquerses ambitions légitimes, se mettre en avant quand c’est nécessaire pour faire comprendre qu’elle serait partante pour plus de responsabilités professionnelles. Les conseils d’administration et les règles de la bonne gouvernance en seraient grandement renforcés.

Désormais, vous présidez le conseil d’administration d’une entité financière bien ancrée dans les habitudes mauriciennes. Comment se présentent les activités en cette période de Covid-19, avec des ménages faisant face à des difficultés depuis fin mars ?

Je préside le conseil d’administration de CIM Finance depuis deux ans déjà et cette entité constitue la majeure partie des activités du groupe CIM. De ce fait, je peux vous dire que CIM Finance a été très active durant la période de confinement et nous avons mis en place quatre initiatives afin de donner à nos clients le soutien dont ils avaient besoin en cette période de crise sans précédent. Tout d’abord, nous avons offert une période de grâce aux clients, parce que pour nous, la priorité était de nous assurer qu’ils ne soient pas pénalisés par la fermeture de nos succursales. Grâce à cela, nos clients ont eu jusqu’au 8 juin pour régler leurs mensualités pour les mois de mars, d’avril et de mai, et ce, sans avoir à s’acquitter d’une quelconque pénalité.

Nous avons lancé plusieurs initiatives digitales pour faciliter le paiement des mensualités. Mise à part la possibilité d’effectuer un paiement à travers les plateformes d’Internet Banking ou de Mobile Banking, le client peut désormais se connecter directement sur notre plateforme de paiement en ligne ou utiliser notre nouvelle application mobile, Mo Finans. Le confinement a renforcé notre conviction que la solution digitale est la voie à suivre pour améliorer nos services. Certes, il faudra un certain temps d’adaptation à nos clients et même à nos équipes pour maîtriser ces nouveaux outils, mais nous sommes plus que jamais convaincus de la pertinence de notre stratégie digitale qui nous amènera, au cours des prochains mois, à la mise en place d’un écosystème en ligne moderne et efficace.

Nous nous sommes tenus aux côtés de nos clients qui se sont retrouvés dans une situation financière difficile en raison de l’impact économique de la pandémie de la Covid-19. Nous leur avons offert la possibilité de rééchelonner le remboursement de leur crédit en étendant la période de remboursement ou en leur offrant un moratoire sur le remboursement du capital de leur prêt. 

Dès la levée du confinement, nous avons créé un nouveau produit  qui correspond parfaitement aux besoins de nombreux clients en cette période puisqu’elle permet aux clients d’obtenir un crédit avec un moratoire de six mois pour rembourser le capital dû et les soulager financièrement.

Nos équipes étaient à pied d’œuvre pour soutenir nos clients et nos partenaires commerciaux à la reprise des activités. Nous avons pu ainsi faciliter les achats que nos clients avaient reportés et contribuer à la célébration de la Fête des mères comme il se doit comme chaque année.

Je salue la discipline dont ont fait preuve nos clients à la réouverture de nos bureaux à la suite de la levée du confinement et au vu des nouvelles normes sanitaires qui guident désormais nos vies. Je tiens aussi à remercier nos équipes de ‘frontliners’ qui ont travaillé d’arrache-pied pour assurer la continuité de nos opérations.

Comment s’annonce le second semestre de 2020 ? Est-ce que la demande chute en termes de clients ou y a-t-il une approche plus prudente qui se met en place ?

Étant une entreprise cotée en Bourse, nous ne pouvons pas nous permettre de faire des « forward-looking statements » à ce stade. Cela étant, il est en effet important d’évaluer la capacité de remboursement de chaque client, en autres critères, afin de le protéger contre d’éventuels soucis financiers à l’avenir. Le bien-être de nos clients est essentiel à nos yeux, et c’est avec cela en tête que nous avons renforcé notre politique relative au financement du crédit. Étant une institution financière responsable, CIM Finance se veut être un conseiller de choix pour ses clients en matière financière. 

Nous considérons que cela est d’autant plus important aujourd’hui compte tenu des incertitudes qui découlent de la crise sanitaire. Pour nos équipes, la priorité est de comprendre les besoins de nos clients et d’assurer que leurs projets se réalisent en temps voulu. D’ailleurs, les ventes engrangées à la suite de la levée du confinement reflètent la pertinence des diverses offres de prêt que nous proposons à notre clientèle.

C’est aussi d’ailleurs dans cette optique que nous avons lancé le Special SME Factoring Scheme, qui est un plan de soutien spécialement conçu, avec l’appui de l’Investment Support Programme du gouvernement. Alors que la crise était au plus fort, nous tenions à être aux côtés des PME pour leur permettre de surmonter les difficultés financières. 

Nous savions que l’urgence du moment était de leur fournir les fonds de roulement nécessaires pour maintenir leurs opérations et leur donner les moyens d’honorer leurs engagements financiers vis-à-vis de leurs employés et leurs fournisseurs. Grâce à ce plan, les entrepreneurs bénéficieront d’un taux d’intérêt de 2 % jusqu’au 31 décembre 2020, sans qu’une garantie ne leur soit demandée. De plus, à la suite de la mesure budgétaire annoncée par le ministre des Finances, le « Factoring Fee» sera subventionné à hauteur de 50 %.

Sans basculer dans une logique extrême, CIM Financial est pointé du doigt à cause de sa façon de collecter les montants dus : les appels incessants, les sms… Est-ce que cette pratique est appelée à disparaître pour laisser la place à un mécanisme plus humain en ces temps difficiles ?

La philosophie de CIM Finance a toujours été d’adopter une approche humaine qui s’est reflétée dans toutes nos actions et décisions jusqu’à présent et plus particulièrement durant le confinement. C’est en étant guidés par cette même approche que nous travaillons constamment à l’amélioration continue de nos services. Pour nous, cela consiste en un ajustement permanent de nos services aux besoins de la clientèle dans son ensemble. 

Comme le dit si bien Bill Gates : « Vos clients les plus insatisfaits sont votre plus grande source d’apprentissage ». En d’autres mots, ce que je veux vous dire c’est que nous sommes à l’écoute de nos clients et leurs retours, en ce qu’il s’agit de nos services, sont précieux. Concernant les rappels téléphoniques, il est essentiel de savoir que nos employés sont guidés par des directives très précises. C’est donc donc un exercice très encadré. Je dois aussi souligner que cet exercice est apprécié par certains de nos clients qui le considèrent comme un rappel utile. Mais évidemment, comme toutes choses, nous pouvons mieux faire et nous y travaillons.

Au-delà d’être une entreprise proposant des solutions de crédit, nous sommes très attachés à la mission sociale qui nous incombe et que nous plaçons au cœur de nos actions. Notre devise est « La vie avance » et nous tenons justement à faire avancer nos clients dans leur vie et à les accompagner dans la réalisation de leurs projets.

Forts de l’approche humaine que nous prônons, nous travaillons activement à la mise en place d’un Job Support Programme pour aider nos clients qui sont au chômage. Ce programme, qui sera bientôt lancé s’adressera à l’ensemble de nos clients. Nous avons établi un partenariat avec les portails dédiés tels que CareerHub, Adecco, Alentaris et MyJob. Nous allons assister nos clients au moment de créer leur profil sur ces portails. Pour bénéficier de ce programme, les clients devront satisfaire quelques critères et soumettre, à cet effet, certaines pièces justificatives telles qu’un CV récent, des attestations relatives à leur parcours professionnel, entre autres. Les modalités de ce programme sont en voie de finalisation et seront communiquées sous peu.

Le Job Support Programme est en phase avec notre programme de responsabilité sociale d’entreprise qui intervient sur trois axes, nommément  l’engagement social, l’éducation et l’environnement. Nous continuons à soutenir les projets phares que nous avons lancés, tels que la rénovation et la construction des maisons à Cité Cœur-Immaculée-de-Marie à Rivière-du Rempart. Il y a également la sensibilisation des écoliers contre les méfaits de la drogue dans le cadre du Get Connected Programme avec la collaboration du ministère de l’Éducation.

À ce jour, tenant compte de la pandémie du coronavirus, combien de prêts/facilités ont été revus ? Quelles sont les conditions de base qui y sont rattachées ?

Nos équipes ont effectivement été très sollicitées durant ces dernières semaines. Jusqu’à présent, nous avons traité des demandes de rééchelonnement pour plus de 400 clients pour des services de prêt à la consommation. Pour le crédit-bail, nous nous sommes occupés d’environ 270 dossiers. Les options proposées aux clients vont du prolongement de la période de prépaiement du prêt jusqu’au moratoire sur le capital. Il est important de préciser que chaque dossier est traité individuellement car pour nous, l’objectif est de proposer à chaque client une solution sur-mesure.

Vous avez occupé le poste de CEO de la Mauritius Bankers Association, avec tout le recul voulu, croyez-vous que la CIM Financial Services aurait pu devenir une banque à part entière ?

Plus de 260 000 Mauriciens aujourd’hui accès à un financement grâce à CIM Finance et ses offres de crédit à la consommation, un segment que l’entreprise maîtrise parfaitement au cours de ces 30 dernières années. Le groupe avait pris la décision de concentrer ses efforts sur les services non bancaires et cela à la suite de la revue de sa stratégie, complétée au cours de l’année financière 2018. Cette décision a été mûrement réfléchie pour permettre au groupe de se positionner et de continuer le développement de son activité principale, à savoir le crédit à la consommation et le crédit-bail, à Maurice et dans la région.

D’ailleurs, dès que la restructuration du groupe sera complétée et que les différentes filiales auront fusionné avec la holding, la gouvernance du groupe sera optimisée et toutes nos équipes seront réunies sous un même toit, ce qui aura pour résultat d’améliorer nos capacités.

Nous continuons à travailler afin de consolider nos offres en matière de crédit-bail de cartes de crédit et de factoring. Compte tenu de notre portefeuille de services, nous sommes convaincus que CIM Finance a une place unique sur le marché. Nous comptons nous appuyer sur ces qualités pour servir aussi bien les particuliers que les Petites et moyennes entreprises (PME). Ces deux marchés ont un fort potentiel pour être un moteur de notre croissance.